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bonheur du jour - Page 19

  • Un point sur les fleurs.

    En ce début d’été, il est temps de faire un point sur les fleurs.
    Les bougainvillées. En pleine floraison. Les violets sont les plus répandus et les plus envahissants : rustiques, ils sont robustes. Ceux-là ne se contentent pas seulement de franchir les haies, il arrive qu’ils recouvrent quasiment des façades entières. Et c’est beau. Vraiment beau. Leurs fleurs sont froissées et rappellent le papier crépon qu’on prenait, jadis, pour les guirlandes des jours de fête.
    Les agapanthes. Elles ont surgi de nulle part en quelques jours. Blanches ou mauve pâle, elles sont très gracieuses. Quand il y a du vent, elles gigotent gentiment d’un air étonné.
    Les plumbagos. Leurs fleurs bleu ciel sont apparues quand les cigales ont commencé à chanter. Est-ce une coïncidence ? Ou bien n’avait-on jamais remarqué ce tempo ? Eux aussi prennent position sur les haies et sont incontournables. Pourtant, tout cet hiver, ils avaient disparu.
    Les lantanas. Les jaunes sont ici les plus répandus. Du rouge peut border quelques grappes de fleurs toutefois. Ce sont des bouquets paisibles au feuillage vert sage qui balisent un escalier ou une calade.
    Les solanums. Ils font jaillir leurs fleurs bleues comme une fontaine l’eau.
    Les laurier-rose. Ils sont survoltés. Partout, ils vont partout. Peu importe à certains qu’on les désigne sous cette appellation, laurier-rose : ils font éclater des fleurs rouges, jaunes, blanches, qui rappellent les moulins à vent multicolores que les enfants, jadis, tenaient à la main, sur la plage.
    Les lavandes. Belles touffes arrondies. Les fleurs, au sommet de la tige, sont encore fraîches : quand on les frotte du bout des doigts, le parfum se répand, certes, mais la fleur ne s’égrène pas encore pour qu’on puisse la mettre en sachet.
    Les belles-de-nuit. Elles sont là aussi. Quelques buissons blancs. Mais surtout des jaunes et des rose foncé, quasi fuschia. Elles n’ont pas encore bu suffisamment de chaleur pour que leur parfum flotte à la tombée du jour. Bientôt. Et avec elles, tant de souvenirs de nuits d’été.

  • Avec Denisa.

    Puisqu’on doit faire un bon trajet en voiture, partir plus tôt et rouler modérément pour pouvoir écouter Avanti, dès 6H du matin.
    Longer tout d’abord la plage dorée et, parce que la mer est si belle et parce que le thème de l’émission, c’est l’eau, stopper la voiture, la garer, et, vite fait bien fait, aller se trempouiller les pieds. Les doigts de pied sont tout ravis : ils s’agitent comme des petites crevettes.
    Reprendre la route au moment où Denisa parle de Scarrrrlati et s’amuser à parler en roulant des rrr. Avec Sibelius qu’on aime tant, partir en Karélie. C’est là-haut, tout au nord. Ce matin, on va vers le nord aussi, mais on restera dans ce Sud admirable où le Soleil et le Vent règnent tour à tour.
    La route avalée change le paysage : on a tourné le dos à la mer et on se dirige vers la montagne : le Garlaban s’annonce ; on le laissera à gauche pour aller vers la Ste Baume. C’est beau tout ça. La pierre blanche calcaire qui affleure, la végétation encore bien verte en ce début de juin, les genêts, les pins. Quel temps fait-il en Karélie ce matin ? Fait-il aussi beau ? Peut-on y voir de grands champs de blé et de coquelicots, et des vignes vert printemps si belles dans le soleil rasant du matin ?
    On s’enfonce dans les bois en écoutant Fernandel dire un poème charmant sur l’eau de la rivière. On se promet de le retrouver et de le recopier pour l’apprendre par cœur. Après, c’est Debussy, Bizet, Chopin, Donizetti, mais on ne saura pas la bonne réponse au kezako.
    Merci Denisa.